2 écrans et un public en cercle

Un récit et une lecture à voix haute

Une alternance d'images d'archives et de séquences filmées au fil du récit

Depuis 2019, je documente la vie disparue de travailleurs du Seveso et de l'industrie chimique. Mon terrain de recherche se situe à Grand-Quevilly en Seine-Maritime près de Rouen. Plus que centenaire, cette usine est toujours en activité. Du nom éponyme de Saint-Gobain, elle connaitra d'autres noms : Grande Paroisse, AZF ou Boréalis... Hors norme par ses dimensions et sa longévité, cette usine a été le reflet d'une histoire sociale agitée et passionnante. Dans un environnement que l'on qualifierait aujourd'hui d'inhabitable, des ouvriers ont vécu (et vivent toujours pour certains) en totale promiscuité avec l'usine et ses fumées. 

Bibliothèque Archives Nationales de Saint-Gobain (Blois)

"54, Cité Saint-Gobain" est un travail historique et visuel. Il a abouti en 2024 a un dispositif filmique : 2 écrans face à face, un public en cercle et le récit à voix haute d'une recherche alternant des séquences documentaires filmées et des documents d'archives

Maman, Cité Saint-Gobain, Grand-Quevilly, date inconnue

"54, Cité Saint-Gobain" est le récit d'une filiation et d'une recherche nourrie d'images et de témoignages autour de la mémoire de l'immigration et du monde ouvrier. "Au fil des nombreux entretiens que j'ai pu mener, j'ai mesuré comme tous ces gens m'avaient manqué. J'avais bien trop tardé à me pencher sur cet héritage inattendu. Il ne s'était jamais caché. Il dormait d'un sommeil agité en attendant que je m'intéresse à lui."
Cette recherche trouve sa source dans une histoire de filiation. De par l'histoire de ma mère, fille d'immigrés Portugais, née dans une cité ouvrière au "54, Cité Saint-Gobain", dans une zone que l'on n'appelle pas encore Seveso.
Et voilà que 60 ans après, je m'intéresse à cette adresse qui n'existe plus. C'est probablement la première particularité de cette histoire sociale et industrielle, c'est qu'il faut composer avec la disparition. Il faut composer avec la démolition, et il n'existe pas de "démolition polie". 
C’est cette habitante de Grand-Quevilly, Françoise, qui me confie : “Des 3 maisons que j’ai connues : celle où je suis née, celle où j’ai grandi et celle où je me suis mariée, il n’en existe plus une seule. Elles ont toutes été rasées.”
Alors, avec les témoins, on se met autour d’un plan, on trace des rues, on inscrit le nom des familles, le nom des commerces et des cafés... 
Au fil de cette recherche, je me suis souvent demandé... Combien ici ont gardé ce sentiment particulier de revoir ces maisons ? Ces maisons de l’enfance ? Ces maisons dont certains m’ont parfois confié qu’ils en rêvaient la nuit, qu’ils (ou elles) se voyaient dedans... ​
Et que nous racontent elles finalement toutes ces adresses qui n’existent plus ?
Qu’est-ce qu’elles cherchent à nous dire ? ​

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : La disparition

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : La disparition

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : Julio Rosa, une "vie oubliée"

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : Julio Rosa, "une vie oubliée"

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : Portugais des baraques

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : Portugais des baraques

54, Cité Saint-Gobain / Chapitre : Ultima Ratio Populi

54 Cité Saint-Gobain / Chapitre : Ultima Ratio Populi

FICHE TECHNIQUE DISPOSITIF DE PROJECTION
Durée de la projection : 60 minutes
Intervenant et images : Emmanuel Ligner
Régisseur vidéo : Christophe Sartori
Ce projet a reçu le soutien de la DRAC Pays de la Loire, de la ville de Grand-Quevilly, des Ateliers Médicis, des Archives Nationales de Saint-Gobain (Blois), des Archives Départementales de Seine-Maritime (Rouen) et de l'Université d'Evry (Images et Société).
Fiche technique sur demande

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